Histoire de la CIURL (1974-1977)
Du plan directeur à l’application
Suite à la publication du plan directeur de la région lausannoise, la CIURL doit maintenant faire face à la tâche ardue qu’est son application, i.e. convaincre les communes de s’y référer et d’en tenir compte. Sans pouvoir légal, c’est donc une vraie entreprise de conviction, de discussion et de concertation qui débute. Le plan directeur n’étant qu’un guide incitant les communes « à refuser » les projets de construction qui ne ne sont pas étroitement liés à leurs propres intérêts.
Pour faire face à ce nouveau défi, la CIURL se réorganise et crée plusieurs organes supplémentaires afin de faciliter le dialogue. Cependant, simultanément, il est perpétuellement nécessaire de réévaluer la situation, afin que le plan directeur soit mis à jour et ne constitue pas un « objet de décoration bon pour les bibliothèques des municipalités », selon les mots de M. Chevallaz, anc. président du Conseil exécutif de la CIURL.
En premier lieu, il s’agira donc de modifier légèrement le fonctionnement de la CIURL pour lui donner les moyens de mieux dialoguer. Pour cette raison, un groupe technique d’urbanisme sera constitué et aura pour tâche de faire le lien entre les rapports d’URBAPLAN, les communes, et le Conseil exécutif. Constitué d’experts, ce groupe aura bien évidement une fonction consultative et permettra aux communes d’intervenir avant que le Conseil exécutif ne se prononce sur la « marche à suivre ».
Cependant, deux éléments nouveaux apparaissent et laissent poindre un horizon plus délicat. D’une part, il y a un point positif : l’expansion démographique s’est atténuée et la région n’est plus sous la menace d’une expansion galopante, mais il faudra préciser et coordonner les actions d’une façon encore plus ciblée pour chaque secteur de la région. D’autre part, de manière plus alarmante, la récession économique amène la CIURL et les communes à quelques problèmes financiers. Il sera donc nécessaire de réduire le budget et de se concentrer sur les études et les projets importants et urgents. Une augmentation de la cotisation des communes est aussi à l’ordre du jour, qui passe alors à 1.50 CHF/hab. Il est également décidé d’approcher le Conseil d’Etat afin d’obtenir des subventions régulières, et non plus ponctuelles toujours rattachées à des « phases d’études ».
Tous ces ajustements ont permis à la CIURL de coordonner avec efficacité plusieurs projets régionaux, et ainsi de trouver régulièrement des terrains d’entente entre les communes. A titre d’exemple, suite à quelques études sur le terrain démontrant que le couloir « Ecublens-Chavannes-Bourdonette-Maladière » était surchargé de trafic, la CIURL a pu mettre en exergue un projet de liaisons comprenant une demi-jonction à Chavannes (tournée vers la Maladière) et trois rampes supplémentaires dont une boucle, à la jonction de Malley. Nous citerons encore les débats sur le déménagement de l’Université à Dorigny, et donc des problèmes urbains qui en découlent, qui ont profité grandement de l’existence de la CIURL pour trouver des projets communs satisfaisant toutes les communes concernées. Ces quelques exemples ne sauraient évidement être exhaustifs, mais démontrent particulièrement bien le rôle de coordination essentiel qu’a pu jouer la CIURL dans les discussions intercommunales.
C’est ainsi que le bilan des activités de la CIURL pendant cette législature sera doublement positif. Le plan directeur a su s’adapter et a été, de manière globale, bien respecté (création de zones piétonnes à Lausanne, plus de 22 études d’aménagements communaux ayant abouti à des légalisations de plan, etc.). Le journal 24 Heures du 1er octobre 1977 ne s’y trompera pas, saluant les résultats : « La priorité aux transports publics a été effective : cadences et service sont meilleurs grâce aux couloirs réservés. Les centres pédestres se sont développés à Lausanne ; […] L’évitement du centre par le trafic de transit a été partiellement obtenu grâce au réseau des « ceintures ». […] Enfin, beaucoup de communes ont mis de l’ordre dans leurs plans de zones ».
La CIURL de 1978 à 1981 (suite)