Histoire de la CIURL (1978-1981)

C’est dans la lignée de la législature précédente que s’accomplira celle-ci, avec l’élection d’un nouveau président, M. Gilbert Vaney, et le maintien à la présidence du Conseil exécutif de M. Jean-Pascal Delamuraz. La nouvelle loi sur l’aménagement du territoire (LAT) de 1979, applicable dès 1980, laisse présager aux autorités de la région de meilleures bases légales pour mener à bien les multiples projets urbains à venir. Pas de changements majeurs au niveau organisationnel pour la CIURL, qui a démontré qu’elle fonctionnait de façon adéquate et efficace.

Dès 1978, apparaît la nécessité d’étendre les missions de la CIURL. Cet organe semble être le seul à même de garantir les relations intercommunales, allant de la politique culturelle à l’art, en passant par les pompes funèbres et les équipements touristiques. En effet, de multiples conventions lient les communes entre elles et, comme pour l’urbanisme, une instance de coordination telle que la CIURL se trouverait extrêmement bien placée pour permettre le dialogue et la concertation. Néanmoins, un tel processus sera lent et devra nécessiter l’accord des multiples acteurs (communes, entreprises, etc.) concernés au premier chef par ces questions. Une région doit certes être pensée en termes d’infrastructure urbaine, mais pas uniquement. D’autres domaines nécessitent une coordination intercommunale, tels l’école, les affaires sociales, le sports, le tourisme ou encore la sauvegarde de l’environnement.

La CIURL fait parler d’elle dans le journal 24 Heures du 3 décembre 1981

C’est dans ce dernier domaine que sera créée la SOCOSEV (Société coopératives des sites et espaces verts), présidée par M. Julien A. Perret, Syndic de Pully, qui, avec l’appui du Conseil exécutif de la CIURL, dès 1981, obtient une base légale de la part du Conseil d’Etat vaudois. Son premier projet sera d’accorder une aide financière de CHF 30’000.- pour le rachat par la Municipalité de Mezières de terrains non-constructibles autour du Théâtre du Jorat, afin de préserver ces parcelles naturelles qui lui faisaient cruellement défaut (le bâtiment étant classé monument historique). La presse ne s’y trompera pas, La Tribune et Le Matin du 3 décembre 1981 notant « Voilà du bon boulot ! » [1]  .

…et dans le journal Le Matin du 3 décembre 1981

Pour autant, la CIURL garde encore une vision fortement urbaine de la région, ce qui, au vu de récentes études commandées à URBAPLAN, reste très prioritaire, notamment sur des questions liées aux transports et à la mobilité. On commence ainsi à étudier des projets pour faire entrer le LEB en ville de Lausanne, de même que la construction d’une ligne ferroviaire « express » entre le Flon et Renens. Une étude datée de 1979 établira un devis à CHF 40 millions (voir ci-contre), et au vu de la complexité du projet, cette question risque bien d’être longuement discutée.

Transports: tableau des dépenses présumées (juillet 1980)

Au niveau démographique, un important exode urbain est observé dans la région, posant un grave problème de mobilité, malgré le relatif équilibre démographique. Un projet de renforcement des transports en commun, à court terme, est donc adopté par le Conseil exécutif de la CIURL, et également par l’assemblé générale. Ce projet montre bien comment, grâce à la concertation, il est possible d’aboutir à des estimations concrètes de l’avenir urbain d’une région.

La commission des infrastructures techniques montre aussi un intérêt de plus en plus accru pour le domaine des énergies renouvelables, et note dans son rapport du 1er avril 1981, la création d’un groupe de travail spécifique, le Groupe technique des énergies renouvelables, ratifié par le Conseil exécutif.

Ainsi, outre les révisions essentielles du plan directeur, la conduite de nouvelles études et la collaboration avec le Canton pour un futur plan directeur cantonal, la CIURL a durant cette législature commencé à ouvrir ses horizons, profitant d’une démographie moins pressante et d’une situation financière plus stable, malgré le faible budget (toujours basé sur une cotisation de CHF 1.50/hab.).

 

[1]  Source: « Bilan législature 78-81 tlm »

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