Histoire de la COREL (1990-1995)
Suite à la création de la COREL (Communauté de la Région Lausannoise) en 1990, se posent plusieurs problèmes pour faire face aux défis régionaux. Malgré un changement radical de son fonctionnement, les projets menés par les commissions de la défunte CIURL sont toujours en cours. Reste à savoir ce qu’il en adviendra.
Il est décidé de poursuivre les comptages routiers quinquennaux, en créant une plateforme spécifique où chaque commune pourra adhérer afin de participer à son financement. Il en va de même pour la gestion des déchets industriels qui reste un problème urgent. La commission des sports étant dissoute, on décide de créer une plateforme pour un projet concret : la piscine du gymnase des Cèdres. Les communes souhaitant bénéficier de ce nouvel outil pourront discuter ensemble du projet.
Le 23 octobre 1990, Paudex rejoint la COREL, et on lance une première plateforme « gestion des déchets », dans le but de trouver un terrain d’entente entre communes au travers de la discussion. L’objectif est de diminuer la quantité des déchets et de favoriser le tri à la source. Les communes sont consultées pour connaître leurs besoins et leurs projets en la matière. C’est un premier coup d’essai qui réussira bien, dans la mesure où des solutions sont trouvées assez rapidement et la coordination s’est avérée efficace.
A cette période, M. Bernard Dumont a été engagé au poste de secrétaire général de la COREL, pour coordonner les projets. L’association ouvre son bureau et s’installe à l’Avenue de Rhodanie 2 à Lausanne-Ouchy, où elle demeure encore actuellement.
Dans l’intervalle, la COREL décide de se doter d’un journal mensuel, le « Corel-Info » afin de se faire connaître et mieux communiquer sur les projets en cours ou aboutis. Le premier numéro est bien accueilli et loué pour sa simplicité et son attractivité.
Il reste encore cependant quelques ajustements à réaliser au niveau du fonctionnement: Pully demande au Bureau de coordination (anciennement Conseil exécutif sous la CIURL) la création d’une plateforme qui traiterait de la réglementation des horaires d’ouverture et de fermeture des magasins. Il lui est répondu que c’est aux communes volontaires de s’organiser, le Bureau de coordination interviendra lorsqu’un projet intercommunal sera déterminé. Dans ce sens, on assiste à une prolifération de plateformes de secteurs sur des projets divers et variés, ce qui est de bon augure pour la suite.
En aout 1991, la décision est prise de créer une plateforme régionale « Transports », afin de chapeauter les plateformes sectorielles. Des réflexions plus régionales sont menées, la question des transports s’y prêtant particulièrement bien. La composition de la plateforme est d’un représentant par secteur, un pour la Ville de Lausanne, un représentant des TL (alors TPL), un pour le LEB, un pour les CFF, deux représentants du Département des travaux publics, un pour les Hautes Ecoles, un du SEV (syndicat fédéral des cheminots) et d’un secrétaire. La plateforme aura pour mission de coordonner tout projet régional touchant à la question des transports. Une brochure est envoyée aux communes afin de leur demander leur accord et leur avis sur cette importante question. La brochure se veut humoristique ! A court terme, une petite brochure explicative nommée « Petit guide du pendulaire futé » est réalisée, informant les usagers sur les emplacements de parkings d’échanges et sur leurs conditions d’utilisations (horaires et tarifs).
En une année, le bilan de la COREL est plutôt positif, et ses membres s’attèlent déjà à préparer le futur. C’est la demande de financement provenant de Radio Acidule, petite radio indépendante animée par M. Jean-Marc Richard, qui, une fois acceptée par la COREL, lance une nouvelle idée : la création d’un prix de l’innovation à décerner à un acteur économique de la région.
En 1992, une séance extraordinaire est tenue à propos de l’aéroport de la Blécherette, afin de décider du financement de ce dernier, et donc de sa préservation (voir Histoire de la CIURL 1986-1989). Après moult débats houleux avec les communes pendant près d’un an, c’est en 1993 qu’un budget global de CHF 1.6 millions est dégagé afin de maintenir son exploitation.
C’est aussi l’heure d’un premier bilan, 18 mois après la création de la COREL, structure régionale issue d’une importante remise en question. En effet, les communes restent dans un état « d’inertie », et les difficultés pour faire avancer certains projets (alors que beaucoup d’autres avancent…) sont constamment montrées du doigt. Quelles mesures prendre ? Au niveau structurel, la forme de la COREL est satisfaisante, par contre au niveau de l’action, il serait nécessaire de définir des objectifs plus précis, et, par ailleurs, améliorer la communication.
En outre, il est décidé de créer une plateforme « Economie », qu’on espère plus fédératrice. Elle permettrait d’amener un enjeu commun à toutes les municipalités, au niveau régional, et relancer ainsi la machine. La plateforme « Economie » se met en place. Elle est constituée de trois sous-groupe : « ouverture des magasins » ; « habitat » ; « promotion économique ». Chaque sous-groupe possède son propre cahier des charges et est auto-financé (les budgets nécessaires sont trouvés auprès des communes concernées), quant aux charges de fonctionnement de la plateforme, elles sont assumées par le budget annuel de la COREL voté en assemblée générale.
Voir aussi le dossier « La plateforme promotion économique ».
En 1993, M. René Martin soumet sa démission de la présidence de la COREL, et M. Marcel Gorgé, Préfet de Lausanne, est approché pour assurer l’intérim (un « envoyé de l’Etat » étant mal vu pour reprendre la présidence de manière définitive…). Deux noms sont retenus pour lui succéder : M. Jean Chevallaz, Syndic de Pully et M. Jean-Pierre Carroz, Syndic du Mont-sur-Lausanne.
Parallèlement, un « guide du pendulaire futé » est créé (il sera renommé ultérieurement « guide de l’automobiliste futé »), qui se veut une première réalisation « grand public » de la COREL.
A la demande de la municipalité de Renens, des réflexions sont menées sur la création d’une commission « Toxicomanie » car le problème s’étend au niveau régional. Voir aussi dossier COREL et toxicomanie)
De plus, dès 1995, le groupe « Contact Jeunesse » demande à la COREL de prendre en charge le fonctionnement du Bus Pyjama. Enfin, entre en discussion un projet de coopérative « aéro-blécherette » qui est transmis aux communes via un prospectus leur demandant d’accepter ou non de soutenir l’aéroport moyennant une cotisation.
Il est décidé en outre de refaire un plan directeur régional, après que les communes aient réalisé, d’ici 1995, leur propre plan directeur communal. Le principe étant que les deux plans ne soient pas en concurrence mais complémentaires… ce projet sera soumis à l’assemblée générale et aboutira comme prévu en 1995. Il marquera un vrai projet fédérateur pour l’ensemble de la région lausannoise.
Après une étude du groupe « Transports » lié à la plateforme « Territoire et équipement », l’exploitation du Bus pyjama reviendra aux TL. Le financement sera cependant assuré par la COREL, si la facture des TL n’est pas excessive. Ce qui est finalement accepté et la desserte du Bus pyjama, assurée par les TL dès fin 1994, transportera pas moins de 900 personnes rien que sur les deux premières semaines.
Radio acidule, qui a maintenant fortement augmenté son capital, demande un soutien financier à la COREL, afin de pouvoir devenir une « vraie radio régionale ».
Il est décidé en outre, en 1995, de repenser le journal COREL-Info et d’engager éventuellement des professionnels pour le rédiger. Une commission ad hoc est créée en ce sens. Une réflexion est menée pour que les informations de la COREL soient diffusées, par le biais d’un partenariat, dans les journaux régionaux existants et par le biais de Radio Acidule.
C’est donc beaucoup de projets qui sont mis en œuvre dans la période 1990-1995, nécessitant de nombreuses réflexions, mais avec un succès certain. Que ce soit au niveau de la toxicomanie, de l’économie, de l’aménagement du territoire ou au niveau de l’infra-COREL (information, structure et communication), les projets avancent et reçoivent de bons échos de la part des communes. On est loin de la CIURL et de sa perte de crédibilité. Cependant, cela n’a pas empêché la commune de Préverenges de quitter la COREL au 1er juillet 1995.
C’est en septembre 1995 que M. Jean-Pierre Carroz reprend la présidence de la COREL, et doit faire face à de nouveaux défis pour mener à bien les projets régionaux.
La COREL de 1996 à 2001 (suite)