Histoire de la CIURL (1986-1989)

La fin de la CIURL

La nouvelle législature 1986-1989 s’ouvre sur les 20 ans de la CIURL, sur l’élection de M. Claude Pirat, Syndic de Romanel-sur-Lausanne, à la présidence de la CIURL et de M. Paul-René Martin, Syndic de Lausanne, à la présidence du Conseil exécutif. Ce sera la législature de tous les tourments, qui donnera naissance à une nouvelle organisation, la COREL (Communauté de la Région Lausannoise). Les débats sur l’aérodrome de la Blécherette sont au centre des préoccupations. La Ville de Lausanne a décidé en 1987 d’arrêter son exploitation dès 2007, date de la fin de la concession. L’aérodrome est trop coûteux pour la Ville (CHF 500’000.-par année !). Il est prévu de contacter des entreprises privées pour assurer une reprise, et de demander une subvention à l’État de Vaud pour financer un réaménagement de la piste, ce qui sera refusé.

Une autre affaire importante est en passe d’arriver à réalisation. Le plan directeur cantonal, qui s’est inspiré de l’expérience du premier plan directeur régional de la CIURL, est publié en 1986, en même temps que le plan directeur régional révisé. L’année suivante, une discussion est engagée entre les Hautes Ecoles, les communes entourant le site universitaire de Dorigny et les transports lausannois afin de prévoir une ligne de bus, train, ou autre, entre le Flon et Renens. Une ancienne idée de 1978 est donc reprise et le projet avance « bon train ». En 1987, le Conseil exécutif de la CIURL accepte les deux variantes proposées par le GTT (groupe technique des transports, affilié à la commission des transports de la CIURL), dont chacune prévoit un tramway reliant le Flon à Renens afin d’améliorer la desserte des Universités. Le métro sud-ouest lausannois est dans sa phase de gestation et deviendra à terme le métro m1.

Article du Quotidien de La Côte (18 avril 1988) très élogieux à propos de la brochure de 22 pages de la CIURL

En 1988, la CIURL produit, non sans heurts internes, un document de vulgarisation : « Voir, décider, harmoniser la région ». Cette brochure de 22 pages au format A3 se veut didactique et entend défendre le projet de la région lausannoise, concept que la CIURL tente depuis vingt ans de faire entrer dans les mentalités. Cette brochure recevra un accueil chaleureux, dans le sens qu’il permettra de mieux faire connaître la région et ses activités. Cette initiative s’accompagne d’un questionnaire (sept questions) envoyé à chaque commune :

1.     Quelles sont les expériences positives et négatives faites par votre Municipalité au sein de la CIURL ?
2.     Votre municipalité désire-t-elle rester membre de la CIURL sous sa forme actuelle ?
3.     Pensez-vous que d’autres ententes régionales devraient être créées ?
4.     Si oui, sous l’égide de la CIURL ?
5.     Pour les communes limitrophes, pouvez-vous concilier une appartenance simultanée à deux régions ?
6.     Souhaiteriez-vous collaborer avec la région lausannoise dans d’autres domaines que l’aménagement du territoire ?
7.     Si oui, sous quelle forme envisageriez-vous la collaboration avec la région lausannoise ?

Ce questionnaire tire ses points d’un rapport d’un conseil de syndics formé en 1986 par le Conseil exécutif dans le but de préparer au mieux l’avenir de la CIURL. Ce dernier en était arrivé à deux conclusions importantes : des problèmes de coordination empêchent l’avancée des projets communs et la CIURL peine à imposer la notion de région. Pour relever ces défis, on proposa plusieurs solutions nouvelles : la création par les communes de sociétés de droit privé (autorisées par la loi de 1956 sur les communes), dont le financement serait supporté par la CIURL, afin de palier plus rapidement à certains problèmes autres que strictement urbains. Une autre alternative étant la création d’une « super-municipalité », mais le fédéralisme suisse en prendrait assurément un coup. Enfin, une commission informationnelle est constituée afin de mieux consulter les communes, aboutissant sur une brochure et le questionnaire cité plus haut.

La CIURL s’est éteinte, vive la COREL ! Article du journal 24 Heures du 24 novembre 1989

Il y a donc un élargissement des perspectives et l’on cherche un renouveau dans l’objectif de tendre vers d’autres projets environnementaux, culturels, sociaux et économiques. C’est dans ce sens qu’a été proposé en 1987, une année précédant l’édition de la brochure, le patronage par la CIURL d’une association de droit privé, l’ACRL (association culturelle de la région lausannoise). Ce projet ne recevra pas le soutien souhaité de la part des communes. Il lui est reproché de faire doublon avec certaines ententes déjà existantes entre communes, où elles traitent les sujets au cas par cas. L’argument d’harmoniser au niveau régional ne semble pas faire des émules… Ce sujet deviendra, dès 1988, un problème majeur pour la CIURL car il révèle des mécontentements profonds de la part de certaines communes. Les reproches portent sur un manque d’équilibre entre projets et la maigre avancée de projets « prioritaires » au cours des dernières années.

Trois « conseils de secteurs » et le nouveau plan des secteurs de la COREL (1991)

C’est donc en 1989 qu’il est décidé de dissoudre la CIURL, pour reformer une autre organisation de droit privé, la COREL, afin de répondre plus adéquatement et avec davantage de souplesse aux multiples défis qui se posent encore dans la région lausannoise.

RADIO ACIDULE: Magazine reportage (64 min,.) « Fin de CIURL, début de la COREL » avec le journaliste Jean-Marc Richard

Suite voir la COREL de 1990 à 1995